Pour pareille tentative, il faut tout d’abord essayer de ressembler à quelque chose, ne pas se montrer totalement hirsute en mettant en place une installation qui a l’air ordonnée. Après quoi, il est nécessaire de s’appliquer à donner l’apparence d’une démarche structurée, réfléchie, vachement smart. Ensuite, se servir de ce que l’on a déjà fait, en l’occurrence ici d’utiliser des photos et des peintures.
Dans cette disposition qui ne laisse donc rien au hasard, le ‘regardeur’ se trouve face à quatre tableaux, qui disposés ainsi composent un ensemble. Bien qu’abstraites on perçoit sur ces peintures une sorte de cheminement de l’une à l’autre, d’un volume à un autre. Les trois premiers sont à plat au sol et le plus lointain est lui à la verticale. Serait-ce un itinéraire, une quête ?
Au mur derrière deux photos nous encadrent. Bien que dissemblables, ces images sont pourtant prises d’un même point de vue, elles sont le souvenir de choses vues et notées dans un coin de la tête comme dans un carnet d’inspirations. Ces clichés très semblables pris à des moments différents, marquent le caractère indélébile de certaines scènes. En disant « l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible », Paul Klee invite à dépasser la seule question de la représentation des choses et à puiser dans ce carnet d’inspirations pour aller à l’aventure plus loin que le connu.
Alors, cette tentative d’autoportrait ? à quoi ressemble donc ce processus créatif ? peut-être part-il de ce que la vie nous souffle à l’oreille pour inviter à explorer et ouvrir un chemin nouveau en espérant au bout proposer une élévation…de notre vie. « l’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » dit Robert Filliou